A Narbonne : Dead man walking, quelques vues au Musée archéologique. Photographies FRAC Languedoc-Roussillon. Août 2010.
Pièce à convictions février 9, 2012
Un article sur paris-art : Interview Susplugas-Declercq
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« Pièce à convictions »
Sculpture de dimensions 40 x 42 x 23 cm en céramique (grès porcelainique) + vidéo n&b gravée sur dvd en boucle, durée ± 10mn
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Cette sculpture a été réalisée à partir d’une posture choisie parmi les dites acrobatiques dans le Kâma-Sûtra et se construit grâce à divers fragments d’asanas de hatha-yoga.
La vidéo retrace les péripéties inhérentes à l’aventure de l’art et du couple, les divers petits arrangements (entre amis) nécessaires ; la créativité ne sera pas superflue pour inventer toutes sortes de cales et béquilles utiles à cet effet. Tous les jugements de valeur sont à suspendre, ainsi que toutes comparaisons désobligeantes. Il s’agit d’avancer sur une voie éminemment pratique, qui dispense de toute théorie, tout au moins sur l’instant.
Évidemment, retour sur le combat contre la gravité dans tous les sens du mot, l’attraction terrestre, les limites du corps humain, le poids des humeurs, le choc des squelettes … Évaluer la souplesse à acquérir, envisager les échauffements, les exercices, et enfin tout ce qui peut pallier aux déficits éventuels… Entre sublimation et disqualification.
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Cette pièce a participé à l’exposition : « Je hais les couples »
Une proposition de Jeanne Susplugas et Alain Declercq.
Du 20 janvier au 25 février 2012. LOFT CMJN, 46 Bd Magenta – 75010 Paris.
+33(9) 51 74 75 39 <<< Contact : www.wjamoisartpartners.com
je-hais-les-couples-idemr (communiqué de presse : Isabelle de Maison Rouge)
Articles et images http://www.parisweb.tv/Vernissage-de-l-exposition-Je-hais-les-couples_v1741.html
http://beautifulanddelights.blogspot.com/2012/02/je-hais-les-couples-jeanne-susplugas.html
Aller se faire pendre… janvier 6, 2011
Catalogue Casanova Forever Été 2010
Édition Dilecta – FRAC Languedoc-Roussillon
Avec le soutien de la DRAC LR et de la Région Languedoc-Roussillon
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La Spesa : Ces repérages en immersion totale nous font des journées harassantes, tu ne trouves pas ? Que n’avons-nous pas perdu depuis notre rencontre ? déconstruit, égratigné de notre centralité d’être ?
Maurin : Un entraînement au voyage s’imposait si nous devions quitter une existence fruste mais familière pour l’intensité d’une exploration sauvage…Un effritement des frontières, une plate-forme de travail collaboratif : nous avons su nous délester du non-nécessaire, voilà tout !
On peut prendre la décision simple de n’être plus… comme on est par habitude, les enfants de ses parents, quoi ! Voyez comme la lumière change tout à coup, et le piqué de l’air… Partez, les prénommés, les familiers, ceux qui ne nous font pas rire ! ceux qui sont humiliés du peu et qui subissent le drame d’être nés… Patrick et Fabienne, Simone et Jean-Michel, laissez-nous à notre fin de toilettage, sérieusement, ça nous a pris du temps de nous désencombrer, et souvent il faut s’y reprendre à deux fois, l’infortune est une matière brute, et le machinal si enraciné ! La mue pour un plumage du renouveau ! Un bien fou ! Une légèreté avec ça…
On a envoyé se faire pendre les deux autres, pour une fois habillés de dimanche, eux et leur cortège des siècles derniers, du bois et des clous ! oui Monsieur, même que le cocher (c’était un employé municipal pas des plus futés), il savait même plus comment monter l’attelage… Le fait est qu’il n’y avait plus personne autour, à un moment, et qu’il a fallu que les deux autres (les morts) reviennent pousser et tirer leur carrosse, sous l’œil goguenard de chacun son corbeau, pour avoir une chance d’aller dans le trou, de disparaître, et qu’on n’entende plus parler d’eux, jamais, de toute façon ils n’étaient pas la fierté de leur famille, en plus ils s’étaient toujours débrouillés pour faire les déracinés, sur un si petit territoire, je vous le demande ! De petits grincements dans les rouages forts et huilés de la grande organisation, celle des pères et des fils et des mères et des filles.
On les avait virés à plusieurs reprises, au bord du chemin, ou sur le pas de la porte, lors d’un rituel composite : une suite codifiée de rites piochant effrontément dans le domaine social, privé, profane et sacré. Ils partaient bien sûr, mais trop insolents pour être honnêtes, ils nous défiaient : Pas cap ! pas cap d’inventer d’autres histoires que vos « rêveries » inhumaines, les féériques et les monstrueuses confondues, nées de vos cerveaux juste humains ! Ces motifs sont froids maintenant, on n’est plus au siècle de Lucien, ni même dans les fresques du XIV ° siècle, le public doit faire preuve de trop de bonne volonté !
Nous : Ces motifs sont plus vivants qu’on ne croit, il faut jeter au sol toutes ces croyances infâmes : l’aventure de soi ne peut être poursuivie qu’à ce prix ! Nous refusons d’avoir à nous défendre de mettre en scène in fine, une orgie de l’ego et de la complaisance… Nous ne prêtons pas nos noms à des doubles fictifs, nous renommons nos êtres essentiels en marche…On peut être ennemis des impostures et travailler l’irrationnel, la superstition, le surnaturel…
Eux : Des boniments ! On s’tire !
Nous : Mais c’est vrai ! Nous sommes devenus des « démoniques » : un espace imaginaire avec en guise de médiation folklore ou mythologie de l’étrange, où les artistes, seuls, vont tenter de forcer les portes d’un monde interdit…
Eux : On voit, une de ces constructions de légende, de personnages héroïques à admirer, … Nous, ces narrateurs-là, ils nous donnent plutôt envie de rire, ils nous font subodorer leurs non-pouvoirs, leur pathétique envie de s’émanciper, de se sortir de là, car ils sont faits comme des rats, et ils simulent un combat !
Nous : Mais c’est l’engagement de l’artiste : c’est lui encore qui doit s’y coller, mentir peut-être, mais faire croire et croire (ce qui donne l’élan) : le paradoxe du menteur ! La magie des choses, la transmutation des objets et des situations !
La Spesa : Tu as vu le capitonnage de notre cercueil ? Tellement glamour finalement.
Maurin : J’ai du mal à en juger, il fait très noir ici.